P37 - Efficacité Globale D'une Intervention En Milieu Scolaire Visant À Réduire Les Inégalités Sociales De Corpulence Et De Comportements Nutritionnels Chez Les Adolescents

L'essai PRALIMAP-INÈS (PRomotion de l'ALIMentation et de l'Activité Physique – INEgalités de Santé) a montré une efficacité dans la réduction des inégalités sociales de corpulence chez les adolescents en situation de surpoids ou d'obésité à la fin de l'intervention. Néanmoins, des modifications des comportements nutritionnels (CN) initiés durant l'intervention, sans modification de la corpulence, pourraient se traduire par une modification de la corpulence à plus long terme. Ces modifications de CN s'intègrent donc dans l'efficacité globale de l'intervention. Le but de cette étude est d'évaluer l'efficacité globale de l'essai PRALIMAP-INÈS sur la réduction des inégalités sociales de corpulence et de CN chez les adolescents en situation de surpoids ou d'obésité. Les adolescents de deux groupes d'intervention de l'essai PRALIMAP-INES ont été inclus dans cette étude : socialement favorisés avec intervention standard (AS) et socialement moins favorisés avec intervention standard et renforcée (LASS). L'efficacité globale a été estimée en comparant l'évolution de la corpulence et des CN des deux groupes avec la méthode de Comparaison par paires généralisées (CPG). Les composantes utilisées étaient l'évolution de la corpulence (Z-score de l'indice de masse corporelle), la consommation de fruits et légumes, la consommation de boissons et produits sucrés (questionnaire Boire Manger Bouger), le niveau d'activité physique et la sédentarité durant le temps de loisir (questionnaire « International Physical Activity Questionnaire »). La CPG estime un bénéfice net pour chaque composante (d) et leur somme estime un bénéfice nutritionnel global (D). Les bénéfices nets se définissent comme la probabilité supplémentaire pour un adolescent du groupe LASS d'avoir un meilleur résultat qu'un adolescent du groupe AS. Nous avons inclus 1223 (AS : n=808, LASS n=415) adolescents (âge=15,37±0,72 ans, 45,05 % de filles). Le bénéfice net global a été estimé à 11,1 % [4,2–18,1 % ; p<0,001], signifiant qu'un adolescent du groupe LASS a une probabilité supplémentaire de 11,1 % d'avoir un meilleur résultat sur une composante (corpulence ou CN) qu'un adolescent du groupe AS. Les bénéfices nets de chaque composante ont été estimés comme suit : corpulence (δ=4,22 %), activité physique intense (δ=4,14%), consommation de fruits et légumes (δ= 3,09%), sédentarité durant le loisir (δ= 0,42 %), consommation de boissons et de produits sucrés (δ=-0,71 %), activité physique modérée (δ=-0,02 %) et le temps de marche (δ= -0,03 %). Selon le sexe, le bénéfice net global est estimé à 5,7 % [-4,31–15,84 %] (garçons) et à 15,1 % [5,62–24,36 %] (filles). Au-delà de la corpulence, l'essais PRALIMAP-INÈS montrent une efficacité globale favorable dans la réduction des inégalités sociales de CN. Le bénéfice nutritionnel net global, en faveur du groupe LASS, confirme une efficacité à court terme dans les réductions d'inégalités sociales de corpulence. De plus, il suggère, à travers les changements de CN, qu'une efficacité à plus long terme peut être attendue si ces changements persistent dans le temps. Cependant, l'efficacité de l'essai PRALIMAP-INÈS semble plus importante chez les filles que chez les garçons et soulèvent la question de prendre en considération le sexe dans de futures intervention de promotion de la santé. Les résultats de ce travail confortent l'idée que l'universalisme proportionné est une approche efficace dans les réductions des inégalités sociales en santé.