SEP Secondairement Progressive : Impact Du Délai D’initiation Du Traitement De Fond

Les critères diagnostiques de la SEP ont été révisés afin de permettre un diagnostic précoce et l'initiation rapide du traitement de fond afin d'améliorer le pronostic des malades. Notre objectif est de préciser l'impact du délai d'initiation du traitement de fond de la SEP sur l'évolution de la maladie chez les patients tunisiens. Une étude rétrospective et descriptive a été menée au service de neurologie de l'hôpital Razi, incluant des patients diagnostiqués avec une SEP rémittente dont le diagnostic a été retenu selon les critères de McDonald 2017. Les données épidémiologiques, cliniques et évolutives ont été analysées et comparées en fonction de l'initiation du traitement. Un total de 459 patients a été inclus (sex-ratio = 2,61 ; durée moyenne de la maladie = 11,3 ans ± 8,4) dont 391 patients (85,1 %) traités. Le délai médian d'initiation du traitement était de 2,41 ans [0,08–31,5]. Un délai de plus de quatre ans dans l'initiation du traitement était associé à une fréquence plus élevée de passage à la forme secondairement progressive (RR = 1,73, p = 0,045) et un délai plus court vers la progression (8 versus 17 ans, p < 10–3). L'introduction précoce du traitement de fond était associée à un risque moins élevé de passage à la progression. Les données de la littérature suggèrent un effet d'autant plus marqué que la thérapie est initiée dans les cinq ans d'évolution de la maladie, confirmant le fait que l'histoire de la SEP ait été influencée par la mise à jour de l'arsenal thérapeutique. L'instauration tardive du traitement de fond de la SEP, au-delà des quatre premières années d'évolution, est un facteur de mauvais pronostic.