Les patients atteints de pathologie mentale sévère ont une meilleure survie dans le choc septique: résultats obtenus à partir du PMSI national 2014-2018

L'association entre maladie mentale sévère et mortalité chez les patients atteints de sepsis n'est pas clairement établie; les études sur le sujet ayant conclu à des résultats contradictoires. Nous proposons une étude pour comparer la mortalité hospitalière à 90 jours chez les patients atteints d'un choc septique entre les patients avec et sans maladie mentale sévère. Nous avons réalisé une étude à partir des données nationales PMSI, incluant tous les patients adultes hospitalisés pour choc septique dans une unité de réanimation entre le 1er janvier 2014 et le 31 décembre 2018. Nous avons réalisé un appariement 1:4 (max) intra hospitalier à partir des critères suivants: âge, sexe, index de défavorisation sociale, année d'hospitalisation. La mortalité à 90 jours a été analysée à l'aide de modèles de régression de survie de Cox (avec estimateur robuste) et ajustée sur les critères suivants: addictions (tabac, alcool, autres), surpoids/obésité, index de comorbidité de Charlson, traumatisme, intervention chirurgicale, IGS2, l'organe infecté et le délai d'admission en réanimation. Au total, 187 587 patients hospitalisés en réanimation pour sepsis sévère ont été inclus dans l’étude dont 3812 (2 %) avec schizophrénie, 2258 (1,2 %) avec trouble bipolaire et 5246 (2,8 %) avec trouble dépressif majeur. En comparaison avec leurs témoins appariés (exempts de maladies ou troubles psychiatriques), la mortalité à 90 jours était significativement plus faible pour les patients avec schizophrénie (32,2 % versus 45,5 %, HR ajusté=0,68 [0,64-0,73]), avec troubles bipolaires (32,9 % versus 45,3 %, HR ajusté=0,62 [0,62-0,75]) et avec troubles dépressifs majeurs (41,4 % versus 47,1 %, HR ajusté=0,83 [0,79-0,88]). Les résultats obtenus dans cette étude suggèrent un meilleur pronostic du choc septique pour les patients atteints de pathologie mentale sévère. Les mécanismes qui sous-tendent cet effet restent encore à explorer mais pourraient être le fait de profils immunologiques différents entre ces différentes populations ou de la prescription de certains psychotropes. Mental health ; Psychiatric disorders ; Mood disorders ; Depressive disorders ; Bipolar disorders ; Schizophrenia ; Health services research Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.