Evolution De La Microbiologie Et Du Profil De Résistance Bactérienne (2014-2021) De L'ostéite Du Pied Diabétique (OPD) Sur Une Série De 436 Épisodes

La documentation microbiologique est essentielle pour l'adaptation de l'antibiothérapie des infections ostéo-articulaires (IOAs). Le recours aux antibiotiques indiqués dans les IOAs chroniques y compris les OPDs tels que la rifampicine (RIF) et les fluoroquinolones (FQ) expose à la sélection de souches bactériennes résistantes aux antibiotiques. Etude rétrospective monocentrique d'isolats microbiologiques identifiés de biopsies osseuses chirurgicales ou percutanée par peau saine de patients avec OPDs sur une période de 7 ans dans un centre de référence pour les IOAs. Les tendances temporelles (microbiologie et antibiorésistance) dans quatre groupes à temps égal (2014-15/2016-17/2018-19/2020-21) ont été évaluées. Entre juin 2014 et juin 2021, 1347 isolats bactériens correspondant à 436 épisodes d'OPD chez 268 patients (âge médian 67 ans [IQR 59-73]; 27 % de femmes; Charlson 5 [IQR 4-6]) ont été inclus pour l'analyse. L'étiologie a été prouvée par biopsie osseuse percutanée dans 204 (47%) épisodes et par résection chirurgicale dans 232 (53%). L'infection polymicrobienne est survenue dans 331 (76%) épisodes avec une médiane de 3 isolats (IQR 2-5). Les cocci à Gram positif représentent 60% (814 isolats), S. aureus étant l'agent pathogène le plus fréquent (n = 230, 17 %), suivi des bacilles à Gram négatif (BGN ; n = 369, 27 %), des bacilles à Gram positif (n = 115, 9 %) et des anaérobies stricts (n = 39, 3 %). Les espèces bactériennes au sein des groupes sont restées constantes au cours de la période d'étude, à l'exception des anaérobies, qui ont présenté une légère augmentation (1%-1%-3%-5%, p = 0,001). Le profil de résistance de S. aureus comprenait 39 isolats de SARM (17 %), 5 isolats RIF-R (2 %), 10 isolats de tétracycline-R (4 %) et 37 isolats FQ-R (16 %). Tous les taux de résistance sont restés constants, à l'exception d'une diminution de la résistance aux FQ (26%-18%-14%-11%, p = 0,032). Le taux de BGN FQ-R est resté stable (n = 57, 16%), à l'exception des souches d'E. coli (57%-13%-21%-7%, p = 0,023). Aucun changement n'a été observé pour les entérobactéries productrices de BLSE (n = 13, 4%), résistantes aux carbapénèmes (n = 5; 2%) et pour les souches de Pseudomonas spp. résistantes aux carbapénèmes (n = 4; 11%). L'étiologie microbienne des OPDs est restée stable au cours de la période d'étude, à l'exception d'une légère augmentation des anaérobies stricts. Malgré une utilisation importante d'antibiotiques tels que la RIF et les FQ, la sensibilité des bactéries isolées des IPDs est restée stable. Le recours systématique à une documentation réputée fiable (biopsie osseuse) peut expliquer au moins en partie ces résultats. Aucun lien d'intérêt