Étude observationnelle randomisée évaluant l’impact de SMS personnalisés, selon le «TransTheoretical Model», sur l’observance des patients diabétiques de type II. Étude INODIAB

Évaluer l’impact de SMS personnalisés proposés par les pharmaciens d’officine auprès des patients diabétiques de type II (rappels et conseils par SMS sur la maladie et le traitement) sur l’observance du patient à 1, 2, 3 et 6 mois. Evaluer la satisfaction et l’impact perçu à trois mois par les patients recevant des SMS et les pharmaciens. Au total, 140 pharmacies françaises étaient réparties dans deux groupes (groupe A : offrant à ses patients la possibilité de recevoir des SMS personnalisés sur trois mois en plus de la dispensation standard de médicaments/groupe B : dispensant simplement les médicaments dans le cadre habituel). L’étude a duré six mois. Le critère d’évaluation principal était l’observance à trois mois selon l’échelle d’observance Morisky (MMAS-8). Nous avons également cherché à déterminer si l’envoi de SMS personnalisés pouvait influencer l’exercice physique (IPAQ), l’HbA1c, le HDL, l’indice de masse corporelle (IMC) et le tour de taille (critères secondaires). Les messages SMS, leur ton et l’algorithme d’envoi ont été créés en utilisant comme base les théories suivantes : le «TransTheoritical Model» et la théorie de la réactance, dans l’objectif de s’adapter aux différents profils patients. Les thèmes abordés dans les SMS étaient variés : alimentation, activité physique et gestion/compréhension du traitement. Au total, 114 officines ont contribué à l’inclusion de 499 patients : Full Analysis Set (FAS), 17,2 % n’ont pas effectué l’étude jusqu’au bout. On dénombre 290 hommes (58,1 %) et 209 femmes (41,9 %). L’âge moyen des patients est de 62,5 ± 10,5 ans. L’IMC moyen est de 29,9 ± 5,4 kg/m2 ce qui signifie que les patients sont en surpoids. Leur périmètre abdominal est d’en moyenne 106,9 ± 14,4 cm. Les patients souffrent d’un diabète de type 2 depuis en moyenne 10,2 ± 8,8 ans. Les résultats montrent que le score Morisky augmente davantage pour les patients du groupe A entre ces visites. La différence d’évolution du score Morisky entre V0 et V3 est significatif (p-value = 0,004 et p-value = 0,002, tests des rangs de Wilcoxon). Cela est positif car plus le MMAS-8 est proche de 8 (maximum), plus le patient est observant. Ce score diminue à la visite à 6 mois dû à l’arrêt des SMS au bout de 3 mois ce qui entraine des oublis de prises de la part du patient. Le taux d’HbA1c diminue dans les deux groupes, mais d’une façon plus importante pour les patients du groupe A (7,05 % à 6,75 % entre V0 et V4, contre 6,94 % à 6,90 % pour les patients du groupe B). Cela démontre également une amélioration de l’observance pour les patients du groupe A. L’étude prouve que les SMS personnalisés sont efficaces pour augmenter l’observance des patients diabétiques de type 2. Cela se confirme grâce aux analyses des critères secondaires, où les différences significatives relevées vont dans le sens d’un effet bénéfique des SMS pour les patients qui les reçoivent. Le fait de prendre correctement son traitement semble aussi avoir un effet bénéfique sur la présence ou non d’événements indésirables, car la proportion de patients présentant au moins un événement indésirable est toujours plus faible pour le groupe de patients recevant des SMS.