Analgésie Locorégionale Et Risque De Poussée Du Post-Partum Chez Les Femmes Ayant Une Sclérose En Plaques Active Au Cours De La Grossesse

L’analgésie obstétricale locorégionale chez les femmes présentant une sclérose en plaques (SEP) est un sujet de controverse, du fait d’une potentielle neurotoxicité des anesthésiants locaux sur les fibres démyélinisées. L’objectif était d’étudier l’association de l’analgésie locorégionale avec le risque de poussée du post-partum, en particulier chez les femmes ayant présenté au moins une poussée pendant la grossesse. Nous avons analysé rétrospectivement les données de femmes suivies prospectivement pendant leur grossesse et au moins trois mois de post-partum dans les études PRIMS et POPARTMUS entre 1992 et 2012. L’association entre l’analgésie locorégionale et la survenue d’une poussée du post-partum a été étudiée par régression logistique. Un total de 389 femmes ont été inclues, 215 à partir PRIMS et 174 à partir de POPARTMUS. Vingt-quatre pour cent ont présenté une poussée pendant la grossesse et 25 % pendant les trois premiers mois du post-partum. Cent cinquante-six femmes (40 %) ont bénéficié d’une analgésie locorégionale. Il n’y avait pas d’association entre analgésie locorégionale et risque de poussée du post-partum, y compris chez les femmes ayant présenté une poussée pendant la grossesse (OR = 1,08 et IC95 % [0,62–1,89], p = 0,78). Les questions relatives à la grossesse et à l’analgésie obstétricale font partie de la pratique clinique quotidienne. L’analgésie locorégionale peut être proposée aux femmes ayant une SEP, quelle que soit l’activité de leur maladie au cours de la grossesse. Il est important de les informer que le post-partum est une période à risque de poussées, indépendamment du mode d’analgésie utilisé. La réalisation d’une analgésie obstétricale locorégionale n’est pas associée à un risque accru de poussée lors du post-partum, y compris chez les femmes ayant une maladie active pendant la grossesse.