L'apport de l'analyse dendrochronologique et dendroclimatologique à la connaissance du climat de la vallée du Rhône du Ier s. avant J.-C. au IIe s. après J.-C.

L'intérêt de la dendrochronologie en tant que discipline paléoclimatique repose sur le caractère annuel et constant de la mise en place des cernes dont l'enregistrement n'est pas déformé au cours du temps. L'utilisation des fonctions de transfert, la prise en compte de la variation au cours du temps du signal de haute-fréquence et l'analyse des variations spatio-temporelles des corrélations permettent de reconstituer certains éléments climatiques au pas de temps annuel. Cette dernière approche est illustrée par l'analyse de chronologies représentatives de sept chênaies caducifoliées méditerranéennes et médio-européennes et de deux sites antiques provençaux. Bien que contemporaines, les chronologies de chênes sur pied méditerranéennes et médio-européennes ne synchronisent pas car la différence climatique importante entre les deux secteurs géographiques entraînent des réponses différentes chez les arbres. En revanche, des pieux de chêne provenant du pilotis du cirque romain d'Arles (Bouches-du-Rhône) et de celui d'un mur-digue à Vaison- la-Romaine (Vaucluse) synchronisent avec des référentiels représentatifs du NE de la France et du SO de l'Allemagne. Les interrogations que pose cette synchronisation sur le climat prévalant en Provence et dans le nord-est de la France de la première moitié du Ier s. avant J.-C au milieu du IIe s. après J.-C. sont commentées.