Séroprévalence des hépatites C et B chez les patients infectés par le virus de l'immunodéficience humaine en milieu psychiatrique

Cette étude rétrospective réalisée entre les mois de janvier 1992 et d'avril 1995 avait pour objectif de déterminer la prévalence et les caractéristiques de l'infection par le VHC au sein d'une population VIH+ issue de cinq hôpitaux psychiatriques d'Ile-de-France. A cette fin, 117 patients infectés par le VIH ont bénéficié de sérologies de dépistage de l'infection par le VHC, de sérologies vis-à-vis du VHB et de la syphilis ainsi que d'un dosage des transaminases. Les facteurs de risque associés sont les suivants : 64 % des patients sont toxicomanes, 12 % sont hétérosexuels, 10 % sont homosexuels, 3 % ont été transfusés. Le mode de contamination n'est pas retrouvé dans 11 % des cas. Soixante pour cent des patients ont été contaminés à la fois par les virus VIH, VHC et VHB. Un contact ancien avec la syphilis est retrouvé dans 9 % des cas. La prévalence du VHC est de 71 % mais varie selon les modes de contamination : les toxicomanes sont les plus infectés. Nous n'avons pas retrouvé de corrélation entre une séropositivité pour le VHC et une élévation concomitante des transaminases. Quatre-vingts pour cent des patients sont porteurs d'au moins un marqueur de l'hépatite B et l'anticorps anti HBc total isolé apparaît comme un bon marqueur indirect de l'hépatite C. Seulement 3 % des patients ont un profil de répondeurs à la vaccination contre l'hépatite B (Ac HBs isolé). Cette étude montre pour la première fois en milieu psychiatrique que la prévalence de l'hépatite C est particulièrement élevée chez les malades VIH+. La première cause de contamination est l'injection intraveineuse de drogues. Un suivi prospectif des patients infectés par le VIH est donc indispensable dans nos structures. Enfin, la trop faible proportion de malades vaccinés contre l'hépatite B devrait nous inciter à relancer une campagne de vaccination.