Analogon, conduite informative et pensée de secours

La maladie d’Alzheimer, la schizophrénie, l’autisme… sont classiquement des maladies affectant principalement la personne dans leur être-avec et l’être-au-monde. Elles altèrent progressivement de nombreux processus cognitifs et affectifs, en premier lieu la mémoire, mais aussi le jugement et le langage. Leurs interactions conduisent à une perte d’emprise du malade sur son environnement matériel et sur sa capacité de vie relationnelle. Le patient trouve parfois des substitutions pour pallier ses difficultés. L’un de ceux-ci est un outil sémiotique, l’analogon, dont le fonctionnement est décrit dans cet article. Il permet de retrouver un sens, une identité et une inscription dans un monde où le malade retrouve du bien-être. L’être humain ne fonctionne pas uniquement de façon digitale. Il résonne aussi de façon analogique, en particulier dans des segments importants qui mobilisent les affects, l’esthétique, la prise en compte empathique d’autrui. L’analogon est un objet identifiant qui permet de contourner les impossibilités cognitives, assurant une reprise de pratiques marquées par des stratégies personnelles antérieures, et rendant efficiente une pensée de secours. Il constitue, lorsqu’il est accepté par les soignants, un outil thérapeutique particulièrement bien adapté au malade dément. Utilisé dans la pratique sociale quotidienne pour des personnes sans troubles cognitifs, il permet de plus de comprendre et de répondre à certaines angoisses qui se traduisent autrement sous un mode violent.