Envenimations par poissons-chats marins (Plotosus lineatus) dans l’océan Indien

Plotosus lineatus, encore appelé poisson-chat marin ou Cabo Malbar, appartient à la famille des Plotosidés [1]. Il est facilement identifiable avec ses 4 paires de barbillons autour de la bouche et l’alternance de bandes blanches et noires qui courent sur toute sa longueur. Les auteurs rapportent des cas d’envenimation par P. lineatus survenus dans l’océan Indien ayant motivé une consultation au Centre antipoison (CAP) de Marseille. Depuis 2012, le CAP de Marseille a été sollicité pour 6 cas d’envenimation ; 5 hommes (de 13 à 57 ans) et une fille de 9 ans. Dans 5 cas, l’envenimation est survenue sur l’île de la Réunion et dans 1 cas sur l’île Maurice. Cinq cas sont survenus lors de pêche, 1 cas lors d’une baignade. L’organe touché était la main avec des douleurs locales décrites comme extrêmes et irradiantes plus ou moins accompagnées d’un œdème local (3 cas). Trois patients ont consulté un service d’urgence, 2 patients ont consulté un médecin généraliste et un patient a refusé de consulter. Tous ont été traités par antalgiques, plus ou moins associés à un traitement thermique (chaleur ou glaçon). Le patient envenimé sur l’île Maurice, âgé de 13 ans et aux antécédents d’allergies multiples, a reçu aux urgences, un antivenin de poisson-pierre (Stonefish antivenom®) associé à une antibiothérapie et des anti-inflammatoires. Quelques heures plus tard, ce patient a développé une réaction anaphylactique avec marbrures et dyspnée traités par hydrocortisone et antihistaminiques. Tous les patients ont évolué favorablement entre 5 h et 7 jours après l’envenimation. P. lineatus possède 3 éperons venimeux situés à l’avant de la nageoire dorsale et à l’avant de chaque nageoire pectorale. On retrouve habituellement ce poisson en mer Rouge, dans tout l’océan Indien ainsi que dans l’océan Pacifique. Depuis 2001, on le retrouve même sur les côtes Est méditerranéennes (espèces lessepsiennes, [2]). Si ce poisson-chat est bien connu, notamment dans l’océan Indien, peu de publications décrivent les envenimations humaines, encore moins dans les territoires ultramarins français. De plus, il ne faut pas confondre ces envenimations par poisson-chat avec celles plus graves par poisson-pierre. Il n’existe, par ailleurs, pas de consensus sur la prise en charge de leur envenimation.