Localisations tumorales secondaires testiculaires

Les tumeurs testiculaires sont des entités rares en oncologie, et les localisations secondaires de cancers solides le sont plus encore. Nous présentons deux cas issus de notre expérience au service d’anatomie pathologique du CHU de Rennes. Nous avons aussi colligé l’intégralité des cas rapportés dans les bases de données Medline/PubMed de tumeurs testiculaires secondaires non hématopoïètiques, survenues chez l’adulte, hors séries autopsiques, afin de réaliser une étude intégrant les données de la littérature existante sur le sujet. Au total, nous rapportons 98 cas de lésions secondaires testiculaires, issues de primitifs prostatiques (n=38, 38,77 %), colorectaux (n=19, 19,39 %), gastriques (n=12, 12,24 %), rénaux (n=7, 7,14 %), pulmonaires (n=6, 6,12 %) et autres. L’âge médian de survenue est de 66,5 ans. L’incidence des primitifs en cause varie selon le mode de découverte de la lésion testiculaire (prévalence significativement plus importante d’adénocarcinomes prostatiques en cas de primitif connu (p<0,01), prévalence significativement plus importante d’adénocarcinomes colorectaux (p=0,035) et pancréatiques (p=0,002) en cas de primitif inconnu), de même que l’âge au diagnostic supérieur en cas de primitif connu (p=0,007). Les lésions testiculaires secondaires peuvent poser des difficultés diagnostiques au pathologiste en cas de primitif inconnu, et nous proposons des éléments d’orientation diagnostique. Enfin, nous discutons des potentielles voies de dissémination tumorale vers une localisation testiculaire secondaire, illustrées par les deux cas que nous présentons.