Encéphalopathie réversible au produit de contraste post-thrombectomie : à propos d’un cas

L’encéphalopathie réversible au produit de contraste est une complication neurologique rarement décrite chez les patients avec un accident vasculaire cérébrale ischémique (AVCI) thrombectomisé. On rapporte un cas clinique. C’est une femme de 94 ans aux antécédents de diabète et tabagisme actif, est admise à l’unité neurovasculaire pour prise en charge d’une hémiplégie massive droite, hémihypoesthésie droite et un mutisme avec un score NIHSS à 20 et LAST à 15/15, apparus 5 heures avant. L’IRM initiale montrait un infarctus sylvien superficiel gauche en mismatch DWI/ASL sur une occlusion par un thrombus de 8 mm au niveau de la portion M1 de l’artère sylvienne gauche. Un thrombectomie mécanique est réalisée avec une recanalisation TICI 2b à H6 du début de la symptomatologie. Cependant, l’évolution à 24 h s’est faite vers l’aggravation clinique avec un NIHSS à 25. Des symptômes visuels et un trouble de conscience se sont rajoutés. La TDM cérébrale en post-thrombectomie montrait un œdème hémisphérique gauche diffus dépassant la zone infarcie, évoquant l’aspect de l’encéphalopathie réversible au produit de contraste post-thrombectomie. L’IRM de contrôle confirme la recanalisation (ARM-TOF) et élimine la transformation hémorragique (SWAN), mais montre une extension des lésions ischémiques dans d’autres territoires faisant évoquer une cause cardio-embolique. Cette encéphalopathie a une incidence de 1,7 % chez les patients thrombectomisés. Elle se manifeste immédiatement après la procédure endovasculaire par une aggravation de > 4 points sur le NIHSS, de > 2 points sur le GCS ou un retard d’amélioration post-thrombectomie non expliqué. L’imagerie montre un œdème vasogénique dépassant le territoire infarci. Plusieurs facteurs de risque sont décrits : l’insuffisance rénale ou cardiaque et antécédent d’AVCI. Le pronostic est plus grave sur le plan handicap à 3 mois. L’encéphalopathie réversible au produit de contraste post-thrombectomie est évoquée devant une aggravation après une thrombectomie et apparition d’un œdème à l’imagerie, en particulier chez les patients aux antécédents d’insuffisance rénale et d’infarctus cérébral.